1 Un homme dans une gare aux couleurs d'arc-en-ciel Chantait « Toréador » pour des femmes infidèles Et les trains s'envolaient sur son chant de cristal Poussés par un destin sinistre et infernal Une jolie vendeuse aux yeux de frais lilas Médusée, l'écoutait en s' tripotant les bras La belle enfant pleurait devant tant de talent Tant d'émotion intense, dieu que c'était troublant ! 2 L'homme à la voix de feu aperçut la charmante Et s'avança vers elle, vers son regard d'infante Lorgnant sous son corsage des trésors si parfaits Laissant imaginer l'exquise nudité... « Prends garde, disait-il, l'Amour a un œil noir Et il te vient surprendre, tu ne peux l'entrevoir Quand, où, pourquoi, comment ? veux-tu que je te dise Je n'en sais rien moi-même, enfant douce et soumise » 3 La fille ne tint plus à ces mots de bonheur Toute remplie d'émoi, souriant au chanteur Elle dit : « Cher monsieur, tenez, voici mon cœur Prends mon cœur et mon corps qui sont si plein d'ardeurs » La suite est du domaine de la maréchaussée Atteinte à la pudeur ont dû verbaliser Ô femmes aux cœurs sensibles, n'écoutez jamais Sous peine de poursuite les chanteurs engagés Engagés dans les gares pour couvrir les pleurs des départs du soir... |
PAROLES ET MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |