1 Les fesses dans les orties et le nez dans l' gruyère Tous les trois pique-niquaient : mari, femme et belle-mère Lui coupait l' saucisson, elle débouchait la bière Il sifflait les canons, mère sifflotait La mer Les beaux dimanches se passaient ainsi De midi à la brune avec un goût de prune Lui aurait préféré regarder la télé Mais il n'avait pas assez d' volonté... Pas assez d' volonté pour dire merde à mémé, Merde à mémé ! 2 Un jour de vague à l'âme, il confia à sa femme : « L'ordinaire de ta mère me file de l'urticaire J'en ai vraiment plein l' dos et je te l' dis franco : Les déjeuners champêtres, moi je les envoie paître » Le dimanche suivant, il fit relâche La belle-doche en furie hurla : « Mon Dieu ! quelle tache ! Ciel ! Pourquoi ton mari boude-t-il mon gazon ? » La pauvre n'eut pas assez d' volonté... Pas assez d' volonté pour dire merde à mémé, Merde à mémé ! 3 De retour dans son home, elle confia à son homme : « Avec toi j' suis en phase, le gazon ça me rase J' vais avertir maman qu'on reste à la maison Mais gare au coup de sang ! Mère n'a plus vingt ans » Pris de remords, ils retrouvèrent alors De midi à la brune, le petit goût de prune Par égard pour l'ancêtre, tous deux souriaient Ils n'auront jamais assez d' volonté... Mais assez d' volonté pour dire merde à mémé, Merde à mémé ! |
PAROLES ET MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |